Qu’est-ce que l’hypnose ?

Il est parfois difficile de se mettre d’accord sur la définition de l’hypnose. Certains parlent d’un état modifié de conscience, d’autres d’une situation proche du somnambulisme. Soit, les définitions varient en fonction du cadre dans lequel nous la pensons. Mais cette définition n’est pas sans implication pratique et thérapeutique. Pour ma part, j’en suis venu à partir de mon expérience et de certaines lectures notamment de François Roustang, à définir l’hypnose avec deux négations : ne plus penser et ne plus agir à partir de sa propre volonté.

Pour induire l’hypnose, nous sommes invités à sortir du mental, c’est-à-dire quitter toute intellectualisation de la souffrance. Le patient investit parfois l’espace thérapeutique comme un lieu pour mieux comprendre son mode de fonctionnement et identifier les causes de son trouble. L’hypnose inhibe toute pensée réflexive sur une quelconque maladie pour revenir au corps qui sent. Ce dernier est doté de tout un langage non verbal qui parle à son « maître » à partir d’une série d’éprouvés. À force de se frotter au monde, le sujet accumule de riches connaissances issues de l’expérience. L’hypnose a cette vertu d’éveiller des mémoires et des sensations corporelles qui sont parfois étouffées par le bruit du mental.

En deuxième lieu, l’hypnose neutralise la volonté propre du sujet. Le sujet hypnotisé descend d’une certaine manière dans sa fragilité. Il est plongé dans un état d’impuissance par rapport à ses difficultés. Dans cet état, il va jusqu’à lâcher toute forme de désir d’aller mieux. Il ressent son corps comme une membrane qui subit un certain nombre de contraintes issues de son environnement. En se libérant de l’homme fort, utile et ingénieux, l’être humain redécouvre à l’intérieur de lui une vie inconsciente capable de dénouer certaines situations problématiques. En lâchant prise, le sujet se laisse déformer par une force extérieure à sa volonté qui l’amène progressivement vers la solution escomptée.

La santé revient quand le patient apprend à se reposer davantage sur l’intelligence de son corps dans sa vie de tous les jours. Celui-ci travaille en effet en permanence, et le plus souvent silencieusement, pour se réadapter sans cesse aux multiples changements de son environnement. Cette dynamique se redécouvre quand l’esprit collabore davantage avec le corps, en se mettant à écouter ses forces et ses limites. Dans le cas contraire, la tête finira bel et bien par se dissocier du corps. La souffrance psychique repliera le sujet à l’intérieur de lui-même jusqu’à ce qu’il capitule.

Jean-Philippe de Limbourg

Psychologue clinicien – hypnothérapeute Liège

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