
Sans le savoir, nous réalisons déjà énormément de petites choses pour maintenir notre équilibre psychique durant la journée. Nous faisons par exemple du sport pour évacuer le stress; nous méditons ou marchons dans la nature pour retrouver de l’énergie; nous écoutons un morceau de musique pour atténuer notre peine; nous nous mettons à dessiner d’une manière parfois automatique pour calmer notre pensée; nous nous plongeons dans un livre pour nous changer les idées; nous faisons une petite sieste pour prendre de la distance avec la réalité … Notre psychisme cherche d’une manière inconsciente et propose un tas de petites idées pour évacuer les excès de notre vie quotidienne. Encore nous faut-il les entendre !
Notre équilibre dépend de ces petits moments de ressourcement qui rythment notre journée. Avec eux, nous restaurons notre bulle en vue de retrouver la paix et le plaisir intérieurs. Ces petits exercices pratiques sont une manière d’assurer notre protection face aux multiples agressions de notre environnement. Quand une personne ne s’accorde plus ces « temps libres », elle entre dans une sorte de zone grise qui la rapproche progressivement de la crise.
La plupart des personnes que nous rencontrons en thérapie viennent parce qu’elles sont en déséquilibre. Certaines sont d’ailleurs sur le point de chavirer. Elles recherchent alors un bord pour éviter le naufrage. La thérapie s’inscrit alors dans la même logique que ces temps de restauration que nous avons décrits plus haut. Il s’agit d’aider la personne à retrouver ses ressources pour pouvoir se remettre à marcher plus posément.
Certaines de ces ressources sont redécouvertes durant la thérapie en relisant le passé. Il s’agit alors de les réactiver. D’autres sont beaucoup plus cachées. La personne peut descendre en elle-même, notamment par l’auto-hypnose, pour découvrir l’énorme potentiel qu’il y a en elle. Nous disposons d’une boite à outils formidable pour nous sortir d’un état de tristesse, apaiser l’angoisse, retrouver du plaisir de vivre, libérer de la colère, tempérer les caprices, atténuer la férocité de notre juge intérieur qui engendre beaucoup de culpabilité.
Trop souvent, nous passons notre vie à attendre la solution d’un autre. Nous restons figés dans la souffrance en pensant que seule une intervention extérieure pourrait nous soulager. Nous sommes éduqués sur le modèle du savoir-pouvoir. Or, ce n’est pas l’accumulation des connaissances qui nous aident à résoudre nos problèmes quotidiens. Il suffit parfois d’une seule idée ! Nous sommes par conséquent victimes de ceux que nous percevons un peu trop vite comme des experts.
Mais l’équation n’est pas aussi facile à résoudre quand nous utilisons des conduites autodestructrices pour essayer de nous calmer. Certains se défoncent dans le travail, et puis cherchent à se rééquilibrer par des excès dans le sexe, le shopping, la drogue, l’alcool, la nourriture, le sport… D’autres se taillent les veines pour atténuer l’angoisse. Il y a alors tout un travail de déconstruction à réaliser en amont avant de retrouver le chemin vers plus de sérénité.
Jean-Philippe de Limbourg – psychologue clinicien et praticien en hypnose sur Liège