
Notre corps est ainsi fait qu’il est constitué de plusieurs centres vitaux. Les plus fondamentaux sont, selon nous, localisés dans le ventre, le cœur et la tête. Par centre vital, nous entendons un lieu qui gère une série d’informations capitales pour entrer en relation avec notre environnement et assurer notre survie dans l’espèce humaine. Tout le monde n’investit pas ces centres de la même manière, or chacun d’entre eux est indispensable pour le maintien de notre équilibre.
Le plus ancien se situe au niveau du ventre. Il est en lien avec la digestion. En effet, nous ne devons pas seulement digérer notre nourriture quotidienne, mais aussi assimiler des informations, qu’elles soient bonnes ou mauvaises, en provenance du monde extérieur. Cette activité dépend de la qualité des messages que nous ingérons dans notre organisme. Certains nomment ce lieu notre « deuxième cerveau ». Il opère un tri entre ce qui est bon à prendre et ce qui doit être rejeté. Quand ce lieu se crispe, sous le coup par exemple d’un stress, l’évacuation n’est plus aussi facile. Les sensations désagréables peuvent alors s’accumuler dans notre corps.
Le ventre correspond aussi au lieu où se localise notre intimité. Celle-ci nous donne accès au plaisir et à l’intériorité. Avec eux, nous descendons dans les profondeurs de notre être. Par un mouvement d’intériorisation, nous pouvons atteindre une source de bien-être qui est parfois tarie par le rapport besogneux à la terre. Notre intimité peut devenir aussi, dans un langage plus poétique, un jardin secret. Dans cet espace sacré, nous pouvons accueillir la présence d’une pensée, d’une personne ou d’un être transcendant. Malheureusement, nous ouvrons parfois notre porte à des êtres malveillants. Nous nous retrouvons alors, sous le coup d’une intrusion, en mauvais état.
Nous sommes constitués aussi d’un second centre vital localisé au niveau de notre cœur. Ce centre se déclenche quand il est touché par une intervention en provenance de l’extérieur. Ce muscle bat alors la chamade, et envoie des informations à notre cerveau. Le cœur est un organe beaucoup plus réactif que le ventre, il subit l’impact avant de réagir. Les chocs sont de deux ordres: soit ils activent l’amour en dilatant le cœur, soit ils viennent le blesser en le rétractant.
En outre, le cœur, vous le savez tous, n’est pas toujours raisonnable. Il a aussi ses propres lois et sa propre autonomie par rapport aux sphères les plus hautes de notre cerveau. Nous pouvons avec lui investir le monde extérieur d’une manière plus irrationnelle. Nous sommes par exemple sous le coup d’une passion qui nous dévore. Le cœur peut être aussi le siège d’une de nos plus belles histoires d’amour. Nous pouvons, au contraire, sous le coup d’une désillusion, ressentir la présence d’une hémorragie qui n’arrive pas à cicatriser.
Enfin, il existe, un troisième centre vital qui est, cette fois-ci, situé au niveau de notre cerveau. Ce lieu est soi-disant le plus rationnel, mais nous verrons par la suite que ce n’est pas vrai. Avec lui, nous activons notre mémoire et nos connaissances antérieures pour analyser une situation. Il nous aide à comprendre le monde en nous appuyant sur nos sens qui sont pour la plupart localisés au niveau de notre visage. Notre système nerveux central collabore avec les yeux, l’ouïe, le goût, l’odorat, mais aussi le toucher. Grâce à cette collaboration, nous pouvons récolter des observations, construire certaines hypothèses ou proposer des pistes d’action.
En outre, notre intelligence a la particularité de ne pas avoir besoin d’objet extérieur pour s’animer. Avec elle, nous pouvons simplement être dans la pure abstraction et la spéculation. Nous créons des chimères, inventons des êtres qui n’existent pas, refaisons le monde à notre image. C’est le lieu où nous pouvons visualiser nos rêves les plus fous. Soit, nous pouvons nous perdre dans cette intelligence jusqu’à maintenir des propos fantaisistes. Dans ce dernier centre repose aussi le contenu d’un certain nombre de nos croyances. Nous donnons foi en l’existence par exemple de certains contenus que nous n’avons jamais observés dans la réalité.
Soit, le corps humain est une véritable centrale qui fait circuler des informations de tous genres en des lieux multiples. Ces centres vitaux font partie d’un système complexe, tout en ayant leur propre autonomie. Quand ils se dérèglent, nous sommes invités à en prendre soin.
Jean-Philippe de Limbourg – psychologue clinicien – praticien en hypnose à Liège